Qu’est-ce qu’une oreille en bonne santé ?
L’oreille de chien est formée de 3 compartiments :
– l’oreille externe constituée du pavillon auriculaire et du conduit auditif externe (en forme de L : c’est-à-dire qu’il descend à la verticale, forme un angle droit puis continue horizontalement jusqu’au tympan)
– l’oreille moyenne qui comporte le tympan et la bulle tympanique
– l’oreille interne qui contient l’organe de l’équilibre de l’ensemble du corps
A l’intérieur du conduit auditif, il existe des glandes qui produisent le cérumen. Ce dernier sert à protéger l’intérieur de l’oreille en évitant son dessèchement, en jouant un rôle de barrière contre les germes pathogènes et en permettant un auto-nettoyage qui fait remonter les saletés et débris vers l’extérieur. Sa couleur normale varie de jaune à marron et il est plus ou moins épais selon l’animal. Il est présent en fine couche le long de la muqueuse du conduit.
L’oreille externe du chien présente une anatomie très différente de celle de l’homme et est beaucoup plus sujette aux maladies. La longueur et la forme du conduit auditif favorisent l’accumulation de cérumen, surtout dans sa partie horizontale. Les races à oreilles tombantes (Cockers, Cavalier king charles, Teckels…), à conduits étroits (Cockers, Shar peï …) ou présentant une grande quantité de poils à l’intérieur du conduit (Caniches, Yorkshire, Bichon, Terriers…) favorisent la macération et donc, les infections.
Une oreille non malade ne présente pas de défaut de tenue. La peau et les poils autour de celle-ci sont intacts. La couleur du pavillon externe est rose pâle et ne présente pas de plaie ni de gonflement. L’oreille est plutôt froide. Le conduit auditif est dégagé sans excès de cérumen.
Quelles sont les principales maladies de l’oreille du chien ?
Les maladies de l’oreille sont parmi les affections les plus couramment observées en consultation.
Parmi elles, la plus fréquente est l’otite externe, qui est une inflammation du conduit auditif externe. Les causes sont diverses et elles incluent :
– la présence de germes pathogènes comme dans le cas de la gale des oreilles, maladie parasitaire due au développement d’un acarien dans le conduit auditif
– une allergie (alimentaire, aux piqûres de puces…) qui est la première cause d’otites chroniques ou récidivantes
– un corps étranger, c’est-à-dire une substance ou un objet qui se retrouve accidentellement dans le conduit auditif, comme un épillet de graminée qui peut s’accrocher aux poils de l’oreille et y pénétrer. Il est à noter qu’une accumulation importante de poils près du tympan peut aussi avoir l’effet d’un corps étranger
– une maladie endocrinienne (hypothyroïdie, syndrome de Cushing) ou auto-immune qui altère la sécrétion de cérumen et augmente la quantité de débris cellulaires dans le conduit
– plus rarement, une tumeur ou des polypes inflammatoires. D’autre part, une otite moyenne, qui est une inflammation de la bulle tympanique, peut être associée à une otite externe, notamment lorsque le tympan est percé suite à une infection importante ou à la présence d’un corps étranger.Un hématome au niveau du pavillon de l’oreille, appelé othématome, peut également se former. Il s’agit d’une boule plus ou moins grosse remplie de sang. Il résulte de grattages intensifs et de secouements de tête faisant assez souvent suite à une otite externe.
Quels sont les signes d’une oreille malade ?
La maladie peut atteindre les deux ou une seule oreille.
Dans la majorité des cas, le chien se gratte souvent les oreilles, parfois de manière très intense. Ceci peut entraîner des blessures à l’intérieur et autour de l’oreille.
Elle peut être rouge, chaude et gonflée dû à l’inflammation. Les plis du pavillon peuvent être épaissis jusqu’à parfois boucher l’entrée du conduit.
Une quantité importante de cérumen jaunâtre, marron ou noirâtre ou de pus à l’entrée du conduit auditif et dans les plis du pavillon peut être présente. Parfois même un écoulement en dehors de l’oreille qui a pour conséquence de souiller les poils autour de l’oreille. Une très mauvaise odeur est souvent associée.
La gêne occasionnée peut entraîner une tenue anormale de l’oreille, qui tombe par exemple, et des secouements réguliers de la tête.
Des troubles de l’équilibre ou un port de tête penché peuvent faire suspecter une otite moyenne ou interne.Pour finir, il peut éprouver une vive douleur et refuser qu’on examine ses oreilles jusqu’à parfois en devenir agressif.
Comment diagnostiquer une maladie de l’oreille chez le chien ?
Tout d’abord, on commence par un examen général de l’animal qui permet la recherche de maladies plus générales telle qu’une allergie alimentaire ou une atopie. En effet, elles se caractérisent par une inflammation de la peau de différentes parties du corps mais aussi par des croûtes, des pertes de poils, des boutons rouges…
Ensuite, un examen minutieux de l’oreille est essentiel. Si elle est trop douloureuse, il peut être effectué sous sédation. On commence par l’extérieur de l’oreille : son port, l’état du pavillon et de l’entrée du conduit. Puis on explore l’intérieur avec un otoscope : état de la muqueuse du conduit, intégrité du tympan, présence d’un corps étranger, d’une masse, d’un rétrécissement ou de cérumen.
Enfin, il peut être nécessaire de faire un prélèvement de cérumen afin de faire un examen cytologique qui permet d’identifier l’ensemble des cellules et des germes qu’il contient. Ou, dans les cas d’otites chroniques, faire un examen bactériologique pour déterminer leurs résistances aux antibiotiques. Aussi, un examen d’imagerie (IRM, scanner, radiographie) peut être prescrit dans le but d’évaluer l’étendue de la maladie à l’oreille moyenne ou interne, et de donner des indications sur le pronostic, et les choix de traitement.